Chateau de Hammersus (XIIIème), île de Bornholm. |
C’est Pline l’Ancien le premier à les nommer et à les localiser au Ier siècle de notre ère à l’est de l’Oder, (Pologne actuelle). Au début du IIIéme siècle, ils sont cette fois dans l’Allemagne actuelle sur l’Elbe avant de s’installer à la fin de ce siècle sur le Main, guerroyant constamment avec leurs puissants et séculaires ennemis, les Alamans. En 369, l’Empereur roman Valentinien s’allie avec eux contre ces mêmes Alamans.
Vers 409, ils entrent dans l’Empire romain derrière les Suèves, les Alains et les Vandales avec la volonté d’en faire partie. Ils bénéficient ainsi du statut de fédérés : en échange d’une participation militaire, ils reçoivent terres et revenus et conservent leurs coutumes. Etablis dans la région de Worms (Allemagne), ils font l’erreur de chercher à agrandir leur territoire au détriment de l’Empire romain dont le pouvoir était tenu par le général Aetius dit « le dernier des Romains <span>»</span>, alors allié des Huns et d’Attila.
De cet affrontement est né le cœur historique de la légende des Nibelungen D’après les récits médiévaux, le roi des Burgondes, Gunther ou Gondichaire fit tuer son beau-fils, le mythique Siegfried. Son épouse Krimhild chercha vengeance auprès de son second mari, Etzel qui historiquement peut tant représenter Aetius que Attila et qui massacra les dirigeants burgondes. Dans la réalité historique, retenons que les Burgondes subissent un terrible choc et sont écrasés par les Huns, on parlerait de 20 000 morts dans l’armée burgonde, dont le roi Gondichaire en 436. Le peuple burgonde est réduit à quelques dizaines milliers de personnes chassées de leur royaume de Worms. Ces survivants migrent aux environs du lac Léman pour établir leur nouveau foyer.
La Sapaudia, le fondement du royaume burgonde
Les rescapés du choc avec les Huns avec à leur tête le successeur de Gondicaire, Gondioc, sont à nouveau intégrés, à leur demande ou par obligation, comme peuple fédéré dans l’Empire. Aetius les installe dans la Sapaudia, qui éthymologiquement est l’origine de la Savoie moderne. Ce territoire correspond alors aux montagnes du Jura et aux lacs suisses dont le lac Léman et sert au fondement de leur royaume. Avec son frère Chilpéric Ier qui prendra la succession, Gondioc s’enhardit et décide de s’étendre vers l’ouest. Vers 470, les Burgondes contrôlent la zone de Vienne et de Lyon, Gondioc établit d’ailleurs sa cour dans cette dernière. Vers 480, ils vont au nord et à l’est sur Langres et Besançon avant de prendre les villes de la vallée du Rhône jusqu’à la Provence et Avignon.
Les rescapés du choc avec les Huns avec à leur tête le successeur de Gondicaire, Gondioc, sont à nouveau intégrés, à leur demande ou par obligation, comme peuple fédéré dans l’Empire. Aetius les installe dans la Sapaudia, qui éthymologiquement est l’origine de la Savoie moderne. Ce territoire correspond alors aux montagnes du Jura et aux lacs suisses dont le lac Léman et sert au fondement de leur royaume. Avec son frère Chilpéric Ier qui prendra la succession, Gondioc s’enhardit et décide de s’étendre vers l’ouest. Vers 470, les Burgondes contrôlent la zone de Vienne et de Lyon, Gondioc établit d’ailleurs sa cour dans cette dernière. Vers 480, ils vont au nord et à l’est sur Langres et Besançon avant de prendre les villes de la vallée du Rhône jusqu’à la Provence et Avignon.
Leurs conquêtes ne cherchent pas à détruire la romanisation, au contraire, ils la complètent. Ils sont en effet en trop petit nombre pour remplacer les populations gallo-romaines en place. On estime qu’ils sont au maximum autour des 25 000 individus mais peut être beaucoup moins. Ils se contentent donc de prendre les postes clés, de contrôler les rouages du pouvoir sans être omniprésents, se partageant les ressources et les terres avec les propriétaires fonciers et l’aristocratie sénatoriale en place. Les Burgondes prennent ainsi les deux tiers de la terre cultivable, un tiers des esclaves et la moitié des maisons, fermes, jardins, forêts et pâturages en échange de la défense militaire de ces territoires. Ils se considèrent à cet effet comme des auxiliaires militaires de Romaine, bénéficiant du magister militum soit du titre de « maître de la milice des Gaules ».
Ainsi, si les Burgondes sont des germains, ils respectent néanmoins les occupants antérieurs, s’intégrant partiellement dans l’ensemble gallo-romain. Toutefois, les deux groupes ethniques restent très distants. Les coutumes burgondes heurtent parfois le raffinement de la fin du Bas-Empire. Si les Romains relèvent du catholicisme, les Burgondes sont ariens. Chaque ethnie possède son code de lois.
A la mort de Chilpéric, le royaume burgonde dit Burgundia a atteint son extension maximale, allant de la ligne des Vosges à Avignon et c’est sous le règne de Gondebaud qu’il connaît de longues années de paix et de tranquillité. Son éducation a été faite à la cour impériale, il a reçu la distinction de patrice, haute dignité romaine légitimant l’autorité du roi burgonde sur ses sujets gallo-romains.
Gondebaud doit néanmoins lutter contre les Francs et leur roi Clovis. Le chroniqueur Grégoire de Tours rapporte un affrontement militaire entre les deux peuples aux environs de Dijon. Bien que vaincu, Gondebaud parvient à faire la paix avec le roi des Francs, lui offrant sa nièce Clothilde en mariage. C’est ainsi un règne de paix qu’il offre à son royaume, s’efforçant tout du long de calmer les tensions entre ariens et catholiques.
Associé à la royauté en 513 avec le titre de patrice, il relève et fait agrandir la célèbre abbaye d'Agaune (aujourd'hui Saint-Maurice en Valais).
Il devient roi à part entière après la mort de Gondebaud au printemps 516. À son avènement, il envoie une ambassade à l'empereur d'Orient Anastase, qui est interceptée par Théodoric ; l'empereur le confirme dans les dignités exercées par son père, dont peut-être celle de Magister militum per Gallias. Lui-même se considère dans ses lettres comme le miles (soldat) de l'empereur.
Lorsque trois des fils de Clovis envahissent la Burgondie, sur les encouragements de leur mère Clotilde, Sigismond est battu et se réfugie de nouveau au monastère d'Agaune. Il est livré à Clodomir par l'aristocratie burgonde, qui place son frère Godomar III sur le trône. Le 1er mai 524, Clodomir le fait décapiter avec sa femme et ses deux fils, Gistald et Gondebald, puis leurs corps sont jetés dans un puits dans un lieu nommé Columna (Coulmier) près d'Orléans, aujourd'hui Saint-Sigismond. Cette forme d'exécution est similaire à celle infligée en 500 à Godégisile par son frère Gondebaud.
Godemar III son frère lui succède. Il est Arien et reprend les rennes du royaume.
Demeuré fidèle à l'arianisme comme la majorité de son peuple à l'inverse de son frère devenu catholique, il reçoit le plein soutien de la noblesse burgonde et de l'armée, restées fidèles à l'arianisme, et même encore au paganisme. Son inaction lors de l'invasion franque en 523/24 entraîne la capture et l’assassinat de son frère Sigismond par le roi franc mérovingien Clodomir.
Godomar III s'empare alors du pouvoir et soulève le pays contre la domination franque. Les quelques garnisons sont massacrées ce qui pousse Clodomir à revenir pour en terminer définitivement avec le royaume burgonde. Mais la situation n'est plus la même : Godomar III réunit une armée fidèle et attend les Francs à l'est de Lyon. À la bataille de Vézeronce (524), Godomar III réussit à vaincre les Francs, tandis que le roi Clodomir est tué au combat, sa tête empalée au bout d'une lance. La Burgondie gagna dix ans de survie jusqu'à la campagne décisive de 534.
Les frères de Clodomir, Childebert Ier et Clotaire Ier, privés de l'appui de Thierry Ier, demi-frère de Clodomir et l'aîné des fils de Clovis, lié par des liens de parenté avec Sigismond dont il avait épousé la fille, décident de marcher ensemble contre le royaume burgonde. Après une année de siège, les deux frères finissent par s'emparer d'Autun en 532 d'où Godomar parvient à s'enfuir. Après la mort de Thierry en 533, auquel succède son fils Thibert, les Francs engagent une ultime campagne qui mit fin au royaume burgonde.
Les souverains mérovingiens se partagent l'ancien royaume burgonde en 534, qui fut ainsi divisé :
Thibert, roi d'Austrasie, reçut le Nord (Langres, Besançon, Autun, Châlons, Avenches (Aventicum), Windisch (Vindonissa), Martigny (Octodurus) ;
Childebert Ier, roi de Paris, obtint le Centre (Lyon, Mâcon, Vienne, Grenoble et peut-être Genève et la Tarentaise) ;
Clotaire Ier, roi de Neustrie, vraisemblablement le Sud jusqu'à la Durance.
On parle désormais de la Burgondie comme d'une région au sein des royaumes francs.
Après sa défaite à Autun, Godomar III se serait réfugié dans la profonde vallée du Valgaudemar, département actuel des Hautes Alpes, à laquelle il aurait donné son nom. Son vassal, Josfredi, aurait occupé la vallée voisine au nord, le Valjouffrey (Vallis Josfredi), département de l'Isère. Ces deux vallées font partie du parc national des Écrins. Des formes dialectales d'origine burgonde y persistent.
(wilipedia)
Spécialistes des Burgondes : Lucie Steiner, Justin Favrod, Katalin Escher, Wolfgang Haubrichs, Jacques Monnier, Geneviève Perréard Lopreno, Charles Bonnet, Jean-François Reynaud, Matteo Campagnolo, Marc-André Haldimann, Jean Terrier, Rachel Poulain, Éric Chevalley, Alessandra Antonini, Françoise Passard-Urlacher, Sophie Gizard.
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