Ligne Barbare

Le «Projet Godemar» est inspirée d’une ligne artistique définie comme «expressioniste» par Willem Worringer, critique d’art allemand, (re)fondateur de ce mouvement qui va traverser le XX ème siècle, notament dans les arts plastiques.  Cette ligne s’oppose au classicisme «méridional»  sur plusieurs points. Elle reprend les philosophies de la nature et du process de A.N. Whitehead, et les différentes formes de cosmologies ou de Pantheïsme. Elle est ouverte sur le Nord et l’Orient. Elle se retrouve dans le querelle entre Arianisme et Christianisme autour de la Transcendance et la Consubstancialité. Les Burgondes sont ariens.

"Les Burgondes, comme tous les peuples germaniques représentent un inconnu qui ne parle ni grec ni latin, au déplacement perpétuel et cristallin qui vient se heurter au mur romain. Ce "Limes" qui matérialise le contour de l'Empire organique va céder peu à peu pour laisser se constituer l'Europe moderne.  C'est de mes origines sudistes, occitanes ou étrusques que me vient la tentation du Nord, l'attrait de Septentrion. Comme Pytheas, qui le premier, dans un mouvement précurseur et inverse à celui des Vikings, emmena ses bateaux vers la Scandinavie, je suis né à Marseille, la Massalia Phocénne, pour me tourner vers l'Angle, le Saxon, le Goth et... le Burgonde !" O.Dalmon

L'Empire est une Forme, les Burgondes un Rythme...

Selon le philosophe Gilles Deleuze, l’expressionisme est avec l’abstraction -pure ou codée- et le figural, une des trois voies de la peinture. C’est la voie qui m’interesse et que je souhaite expérimenter, et la raison de mon installation dans le Val(de)Godemar.

"Ma recherche esthétique porte sur une ligne à définir entre le pré-impressionnisme de Turner et Monet, le pré-expressionnisme de Van Gogh... entre l'avant-gardisme russe d'Elena Gouro, de Malevitch ou de l'incroyable Filonov et l'expressionnisme figural de Munch et De Kooning ou abstrait d'un Pollock dont je vois les signes dans les éclairages du Caravage ou les visages du Greco. 
La tentative picturale pour moi est de ne pas passer par un "tachisme" ou l'application d'un code, mais d'associer la touche multiple (proche des techniques définies par Signac, mais de la  façon "arbitraire" clamée par Gauguin) et l'émergeance des figures au travers d'une sensibilité romantique, du chaos ordonné de Cezanne, du hasard cher à Strindberg, ou d'un brouillage tel que peut le définir Deleuze, notamment à propos de Bacon. Je refuse le contour et n'attache aucune importance au support et au rapport des plans, la surface "all over" étant pour moi, et pour revenir à Pollock, équiprobable, quantique, fractale... et en quelque sorte : le témoignage du peintre sur une surface..." O.D.

Wilhem Worringer

Définition de la ligne gothique, barbare, septentrionale, expressionniste... une ligne à la vitalité intense ! 
"Abstraction et Einfühlung"
"Worringer est un historien de l’art allemand né en 1881 à Aix-la-Chapelle et mort en 1965 à Munich. Son ouvrage le plus célèbre (et célébré) est la dissertation doctorale qu’il défend à Bern en 1907, Abstraction et Einfühlung. Les peintres expressionnistes allemands (Kirchner ou Nolde) reconnaissent dans ses idées l’inspiration de leur projet. Ses travaux sur L’Art gothique (1911) sont tout aussi stimulants, même si moins connus. Worringer y distingue des types psycho-sociaux correspondant à des formes d’expression artistiques (ou des impulsions artistiques) : le gothique mais aussi l’homme primitif, classique ou oriental.
L’essai de 1907 s’inscrit dans le prolongement des écrits du théoricien Aloïs Riegl. En établissant le concept de Kunstwollen, ce dernier entendait désigner une volonté artistique générale définissant le style d’un peuple. Pour Worringer, le Kunstwollen est tendu entre deux pôles qui ont selon lui dominé toute l’histoire de l’art : celui de l’Einfühlung (concept emprunté à l’esthétique de Lipps et communément traduit en français par « empathie ») et celui de l’Abstraction. Justifiés par une nécessité psychologique spécifique, ces deux pôles dépendent des rapports, plus ou moins harmonieux, plus ou moins angoissés, de l’homme à son environnement direct. En effet, les formes artistiques s’inscrivent toujours aux yeux de Worringer dans une « explication de l’homme avec la nature ».
Ainsi, l’Einfühlung traduit un rapport heureux avec l’extérieur, une « jouissance de soi objectivée » – c’est-à-dire une jouissance de sa propre énergie vitale perçue à travers l’objet sensible…" 

Maud Hagelstein
https://www.cairn.info/les-theoriciens-de-l-art--9782130789871-page-711.htm

Heïnrich Wölfflin

Définition des styles... 
"Principes fondamentaux de l'histoire de l'art"
Le linéaire et le pictural... Le plan et la profondeur... La forme ouverte ou fermée... La pluralité et l'unité... La clarté et l'obscurité...

Aloïs Riegl

Notion d'Espace-Signal, interaction des plans, évolution du contour...
"Grammaire Historique des Arts Plastiques"
Aloïs Riegl (1858-1905) incarne le formalisme de l’école de Vienne d’histoire de l’art, dont il est un des fondateurs. Particulièrement dans cet écrit où Aloïs Riegl applique systématiquement la notion de style comme principe générateur à l’ensemble de l’histoire de l’art, de l’Egypte ancienne aux temps baroques. Synthèse de la pensée d’Aloïs Riegl interprétant l’histoire de l’art comme une histoire de l’esprit, avec une grande clarté méthodologique, le concept de «volonté artistique», une force de l’esprit humain donnant naissance aux affinités formelles d’une même époque, dans toutes ses manifestations culturelles. Cette «volonté artistique» et ses variations sont conditionnées par la «vision du monde», laquelle naît de la religion et de la pensée scientifique fondamentale. Aloïs Riegl interprète donc l’histoire de l’art comme une histoire de l’esprit. 
Hazan, Parisart.





Gilles Deleuze

Classification de l'art : Expressionniste (brouillage maximum), Abstrait (brouillage minimum) ou Figural.... Organique ou cristalin... Au delà du cliché, définition du "moment artistique", moule, module, modulation. Pli, ligne, mariage et territoire... 

"Deleuze meets Worringer, ou du gothique au nomade" 
Carolin Meister et Wilhelm Roskamm (traduction française d’Emmanuel Faure)
https://hicsa.univ-paris1.fr/documents/file/Regards%20Croises%202/2_4_2_Meister-Roskamm%20(fr).pdf


et bien sur, Alfred North Whitehead...


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